Disparition des OPCA, un fantasme d'Organisme de Formation ?

Disparition des OPCA

 

Les rumeurs sont insistantes dans la presse et à la radio. Les Echos en parlent, CPF Formation en parle... Est-ce que la réforme à venir de la Formation Professionnelle Continue va supprimer les OPCA (Organisme Paritaire Collecteur Agréé), ces organismes qui collectent le « 1% formation » et financent les actions de formation professionnelle ?

Il ne faut pas croire tout ce qu’on entend, plaide Régis Berthelot, patron du FAFIEC, rencontré lors d’une « Réunion Grand Format Spéciale Organismes de Formation ». Le FAFIEC est un des plus grands OPCA, spécialisé dans les métiers de l'ingéniérie, du numérique et des études. Les titres sensationnels de la presse sont destinés à faire vendre, rajoute Monsieur Berthelot. Le FAFIEC vient de renouveler pour 3 ans son agrément auprès de la DGEFP (Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle). Et le Ministère est tellement content de nos services qu'il envisage de nous confier de nouvelles missions, notamment en rapport avec l’employabilité et l’évolution des carrières.

 

Alors pourquoi parle-t-on tant en 2018 de la disparition des OPCA ?

Le thème a été lancé par le Big Bang de la Formation de Muriel Pénicaud, Ministre du Travail (2018). Puisque les OPCA ne collecteront plus l'argent de la formation professionnelle (ce sont désormais les URSSAF qui auront ce rôle), pourquoi ne pas les supprimer complètement ? Rumeur qui rencontre un grand écho dans le monde de la formation continue. Car les OPCA génèrent des charges importantes, tant en termes de coût (10% environ du coût des formations) que de lourdeur administrative. Et donc pas mal de ressentiment chez les Organismes de Formation qui n'en voient guère l'utilité.  Ce qui avait en son temps été souligné par le rapport du sénateur Péruchot qui posait de façon franche une question existentielle : est-ce que les OPCA servent vraiment à quelque chose ?

 

La complexité, un casse tête coûteux

Le FAFIEC en tous les cas a décidé de se réformer de façon énergique. Le tapis rouge est déroulé pour ces nouveaux "partenaires" que sont soudain devenus les organismes de formation. On annonce la création d'une hotline pour que les OF aient enfin la possibilité de parler à un humain (!). Et le FAFIEC va mettre en place un nouveau système informatique afin de transférer les formalités sur internet. L'intention est louable, mais comment gérer si chaque OPCA veut son propre système ? Auquel il faut rajouter les systèmes de Pôle Emploi, des Régions, etc ! La multiplication des systèmes, de normes, et des contraintes, voilà un nouveau casse tête qui fait trembler les Organismes de Formation.

Même complexité du côté des normes de qualité. Un responsable d’organisme de formation (OF) s’en plaint lors de la réunion grand format : nous avons déjà été contrôlés quatre fois par des OPCA différentes, y compris une qui avait des critères qui allaient beaucoup plus loin que le DATADOCK, et portaient une vision différente de la qualité. Comment travailler avec 23 patrons ?

Nous y réfléchissons avec les patrons des autres OPCA, affirme Monsieur Berthelot, nous nous rencontrons régulièrement pour simplifier les démarches et la vie des OF.

 Suppression des OPCA

Les OPCA, une réelle utilité

N'en déplaise à leurs détracteurs, il est probable que les OPCA survivront à 2018. D'abord parce qu'ils remplissent des missions que personne d'autre ne sait faire. La gestion des CQP et des titres professionnels par exemple, les aspects formation professionnelle dans les branches, etc. Mais aussi parce qu'ils répondent aux besoins de financement des syndicats et du patronat. Mais est-ce là bien leur rôle ?

Il appartiendra au gouvernement d'Edouard Philippe de trancher.

 

 

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